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#ICEM2025 Francophone Track May 27th

  • Writer: Josée Malette
    Josée Malette
  • May 27
  • 10 min read

🌱 Soins d’urgence éco-responsables : des actions concrètes pour transformer vos pratiques dès maintenant !

Présenté par : Dre Chloé Jamaty, médecin d'urgence, membre de l’Association Québécoise des Médecins pour l’Environnement (AQME) / Quebec Association of Physicians for the

Environment


⚠️ Les changements climatiques : la plus grande menace à la santé du 21e siècle

Les effets des changements climatiques sur la santé sont bien réels et s’aggravent. Ironiquement, le système de santé, censé protéger notre bien-être, est lui-même une source significative de pollution. Si tous les systèmes de santé du Canada étaient réunis pour former un pays, ils seraient le 5e plus grand émetteur de gaz à effet de serre (GES). En général, le secteur de la santé contribue à 3 à 10 % des émissions nationales de GES.

Nous sommes pris dans un cercle vicieux : l’environnement nuit à la santé, et le système de santé nuit à l’environnement. Il est urgent d’agir.


✅ Trois gestes simples à adopter dès votre prochain quart de travail à l’urgence :

1. Réduire ou éliminer l’usage du protoxyde d’azote (N₂O)

  • Le N₂O a un pouvoir réchauffant 300 fois supérieur à celui du CO₂.

  • C’est le pire destructeur de la couche d’ozone depuis l’élimination des CFC dans les années 90.

  • De nombreuses alternatives efficaces existent aujourd’hui pour la sédation procédurale.

  • Si l’usage du N₂O est nécessaire, privilégiez le système portatif plutôt que la canalisation murale — plus de 80 % du gaz dans les systèmes muraux est perdu avant d’atteindre le patient.

2. Réutiliser les pompes pour l’asthme

  • Une pompe-doseur a un pouvoir réchauffant 14 000 fois supérieur au CO₂.

  • L’utilisation d’une pompe = l’équivalent de 290 km en voiture !

  • Substituer par un nébuliseur (dose pharmacologique équivalente) peut réduire les émissions de 75 %.

  • Certains hôpitaux québécois réutilisent les pompes entre patients avec des protocoles de sécurité.

    • Résultat : 30 pompes en moins, une réduction d’émissions équivalente à 20 tours du globe en voiture, et 10 000 $ d’économies.

  • À la sortie de l’urgence : n’oubliez pas de prescrire des inhalateurs à brume douce (soft mist). Pour plus d’information, une ressource utile est: inhalerguide.ca


3. Réduire l’usage de matériel jetable

Un geste simple est l’élimination du papier sur les tables d’examen. Un hôpital au Québec qui a récemment éliminé l’utilisation du papier à l’urgence a économisé plusieurs kilomètres de papier en une seule année.

Autre considération : Bannir les thermomètres jetables.


Le matériel réutilisable devient plus écologique après un certain nombre d'utilisations :

  • Spéculum : 9 utilisations

  • Saturomètre (sonde de saturation) : 3 utilisations

  • Vidéolaryngoscope : 7 utilisations


👉 Dans la majorité des départements d’urgence, ces seuils sont atteints en moins d’un mois. Cela signifie que très rapidement, le matériel réutilisable devient non seulement plus écologique, mais aussi potentiellement plus économique à moyen terme.Chaque geste compte, et en choisissant la réutilisation, on contribue à réduire l’empreinte carbone du système de santé tout en maintenant la qualité des soins.


🌎 Conclusion

En tant que professionnels de la santé, nous avons la responsabilité de soigner nos patients sans nuire à la planète. Adopter ces gestes simples dans nos pratiques quotidiennes peut avoir un impact réel, immédiat et mesurable.

Changer le monde commence par changer notre façon de pratiquer.


 

Impact de la qualité de l'acte sur la pratique à l'urgence


🩺 Par Lucas Chartier, MDCM, FRCPC, DRCPSC, ABEM, MPH, MBAVice-président, Qualité & Sécurité; Chef de la sécurité des patientsUniversity Health Network

« On a tous deux jobs : faire notre travail… et améliorer notre travail. »

C’est à partir de cette philosophie que le Dr Lucas Chartier nous invite à réfléchir à l’impact de la qualité des soins dans nos services d’urgence. L’amélioration continue ne devrait pas être un luxe ou un projet en parallèle – elle fait partie intégrante de notre rôle comme clinicien.ne.s.


🎯 Trois leviers pour améliorer les soins aux patients

Il existe trois grands moyens d’influencer la qualité des soins dans un service d’urgence :

  • La recherche, qui génère de nouvelles connaissances.

  • L’enseignement, qui transmet ces connaissances et forme la relève.

  • L’assurance et l’amélioration de la qualité, qui transforment ces connaissances en changements concrets sur le terrain.


C’est cette dernière approche – l’amélioration de la qualité (QI) – qui gagne en importance. Elle repose sur une méthodologie structurée, mais accessible, et permet de traduire nos constats quotidiens en actions concrètes.


📘 CJEM QI Premier : une série incontournable

Pour celles et ceux qui souhaitent s’initier à la QI en médecine d’urgence, la série CJEM QI Primer constitue une excellente ressource. Elle se décline en trois volets essentiels :

1.     Préparer : DOI: 10.1017/cem.2017.361

2.     Exécuter : DOI: 10.1017/cem.2017.393

3.     Évaluer : DOI: 10.1017/cem.2018.380

Ces articles proposent une approche claire, applicable, et adaptée au contexte dynamique des urgences.


🛠 Comment mener un changement efficace

S’inspirant du modèle de gestion du changement, le Dr Chartier rappelle les étapes clés pour initier et soutenir une transformation durable (PMID: 35107806) :

1.     Créer un sentiment d’urgence

2.     Former une coalition de leaders

3.     Élaborer une vision stratégique et des initiatives concrètes

4.     Mobiliser une armée de volontaires

5.     Lever les obstacles à l’action

6.     Obtenir des gains rapides

7.     Maintenir l’élan du changement

8.     Ancrer le changement dans la culture


Ce processus n’est pas seulement théorique : il a été éprouvé dans de nombreux milieux de soins et permet de transformer la culture clinique, une étape à la fois.


🤝 Le rôle du capital social

Enfin, une idée phare : « Le capital social, le bon framing et la bonne connexion valent plus que de l’argent. »Autrement dit, bâtir des relations de confiance, cadrer les messages de façon stratégique et miser sur les bons alliés peut avoir un impact bien plus grand que des ressources financières seules.

En résumé :L’amélioration de la qualité n’est pas réservée aux gestionnaires ou aux chercheurs. C’est une mission collective, ancrée dans notre quotidien à l’urgence. Et chaque professionnel de la santé a le pouvoir – et la responsabilité – d’y contribuer.


 

Les défis de la formation en médecine d’urgence à travers le monde : un regard francophone


La formation en médecine d’urgence est un enjeu crucial pour assurer des soins de qualité dans un contexte où la demande ne cesse d’augmenter. Cette session francophone a permis d’explorer les enjeux, les innovations et les défis propres à plusieurs pays, tout en offrant un panorama riche et diversifié de la réalité mondiale. Du Canada au Maroc, de la France au Liban, en passant par la Tunisie et la Belgique, la médecine d’urgence est confrontée à des problématiques communes, bien que chaque système ait ses spécificités.


Objectifs d’apprentissage

Cette session avait pour but d’aider les participants à :

  • Identifier les avancées récentes en médecine d’urgence.

  • Évaluer les nouvelles données scientifiques et leur impact sur la pratique clinique.

  • Intégrer ces nouvelles connaissances dans leur pratique quotidienne.


Panorama par pays : les réalités contrastées de la formation

Canada (Présenté par Véronique Castonguay)

Au Canada, l’accès à la pratique de la médecine d’urgence se fait par trois voies principales : la médecine familiale seule (50 %), la médecine familiale avec un an supplémentaire en urgence (35 %) et la médecine d’urgence spécialisée (15 %). Cependant, plusieurs défis majeurs persistent :

  • L’accès limité à la formation spécialisée, avec moins de 10 % des candidats obtenant une formation FRPC.

  • Un système saturé, marqué par une population vieillissante et une perte de personnel soignant.

  • Une baisse d’intérêt pour la spécialité d’urgence.

  • Une gestion difficile de l’incertitude par les apprenants, entraînant souvent une surinvestigation et un surtraitement.

  • Un désengagement post-examen des résidents.

  • L’enseignement virtuel, qui bien que performant pour l’accessibilité et l’efficacité, suscite des questions sur le désengagement et le sentiment d’appartenance.


Pour faire face à ces défis, des pistes telles que la valorisation de la spécialité, la limitation du recours systématique au virtuel et l’encouragement à l’autonomie supervisée sont proposées.


Maroc (Présenté par Bouchra Armel)

Le Maroc compte une spécialité jeune et dynamique avec 155 services d’accueil des urgences. Le parcours de formation est composé d’un tronc commun avec une exposition limitée aux urgences, suivi de formations post-universitaires et d’une spécialité de 5 ans. Les principaux défis rencontrés sont :

  • Une formation initiale insuffisante.

  • Une charge de travail importante et un stress permanent.

  • Une rémunération souvent jugée insuffisante, ce qui impacte la motivation professionnelle.


France (Présenté par Florence Dumas-Goussard)

Depuis 2017, la médecine d’urgence est une spécialité reconnue et structurée autour de trois phases : socle (1 an), approfondissement (2 ans) et consolidation (1 an). La pédagogie évolue fortement :

  • Disparition progressive des cours classiques au profit de plateformes numériques et de classes inversées.

  • L’introduction de la simulation, de l’échographie et de formations in situ.

  • Une transformation des rôles des enseignants et formateurs.


Liban (Présenté par Dr. Nagi Souaiby)

Jusqu’en 2000, le Liban ne disposait pas d’une spécialité de médecine d’urgence, et les services étaient assurés par du personnel paramédical avec un soutien ponctuel des spécialistes. Depuis, la structuration de la spécialité s’est accélérée grâce à la création de la Société Libanaise de Médecine d’Urgence (SLMU) et à des collaborations avec l’OMS. Toutefois, les défis restent nombreux :

  • Financement limité.

  • Difficulté à retenir les urgentistes formés, attirés par des postes à l’étranger.

  • Dépendance à la stabilité politique, particulièrement critique dans un système majoritairement privé.


Tunisie (Présenté par Sami Souissi)

La Tunisie a progressivement développé une formation complète en médecine d’urgence, débutant en 1992 avec un certificat, suivi d’un mastère et d’une spécialité reconnue depuis 2005. La formation allie :

  • Séminaires théoriques réguliers.

  • Stages pratiques variés dans plusieurs centres hospitaliers universitaires.

  • Épreuves théoriques et pratiques rigoureuses.


Belgique (Présenté par Dr. Robert Leach)

En Belgique, la formation dure 6 ans (dont 1 an en soins intensifs) avec un curriculum rigoureux et des examens successifs. Malgré la qualité de la formation, les difficultés principales incluent le numerus clausus, des rémunérations parfois insuffisantes et des variations entre facultés.


Enjeux globaux communs

À travers ces pays, plusieurs défis majeurs émergent de façon récurrente :

  • Rétention des urgentistes : une difficulté à garder les professionnels motivés et engagés à long terme.

  • Saturation et réalité du terrain : des services d’urgence souvent débordés avec une population vieillissante et complexe.

  • Gestion de la motivation : le désengagement post-examen et la surcharge affectent la dynamique des apprenants et des praticiens.

  • Enseignement virtuel : bien que permettant un accès plus large à l’expertise, le recours excessif au virtuel peut engendrer un sentiment de désengagement et une baisse du sentiment d’appartenance.

  • Équilibre entre formation théorique et pratique : trouver un juste milieu entre connaissances académiques et expérience sur le terrain reste un défi.


Perspectives et pistes d’amélioration

Pour relever ces défis, plusieurs pistes ont été proposées :

  • Valoriser davantage la pratique de la médecine d’urgence et son rôle vital.

  • Encourager l’autonomie supervisée des résidents, notamment en déléguant progressivement des responsabilités.

  • Utiliser le virtuel de façon ciblée, en privilégiant la formation présentielle lorsque c’est possible.

  • Renforcer le soutien psychologique et professionnel pour maintenir la motivation des urgentistes.

  • Favoriser l’échange d’expériences et de bonnes pratiques entre pays francophones pour enrichir la formation.


Conclusion

La formation en médecine d’urgence, bien que variable selon les contextes nationaux, fait face à des défis globaux qui appellent à une réflexion collective. En combinant innovations pédagogiques, soutien des professionnels et adaptation aux réalités du terrain, il est possible d’améliorer la formation et la rétention des urgentistes afin de mieux répondre aux besoins croissants des populations.

 




🌱 Sustainable Emergency Care: Practical Actions You Can Start Today!



Presented by: Dr. Chloé Jamaty, Emergency Physician, Member of the Quebec Association of Physicians for the Environment (AQME)



⚠️ Climate Change: The Greatest Health Threat of the 21st Century



The health impacts of climate change are real—and getting worse. Ironically, the healthcare system, meant to protect our well-being, is a significant contributor to pollution. If Canada’s healthcare systems were grouped as a country, they’d be the 5th largest emitter of greenhouse gases (GHGs). On average, healthcare accounts for 3–10% of national GHG emissions.


We are trapped in a vicious cycle: the environment harms health, and healthcare harms the environment. It’s time to act.


✅ Three Simple Actions to Implement on Your Next Emergency Shift



1. Reduce or Eliminate the Use of Nitrous Oxide (N₂O)


  • N₂O has a global warming potential 300 times higher than CO₂.

  • It is the worst ozone-depleting substance since the phase-out of CFCs in the 1990s.

  • Effective alternatives now exist for procedural sedation.

  • If N₂O use is necessary, choose a portable system over wall-mounted gas lines—more than 80% of gas is lost in wall systems before reaching the patient.


2. Reuse Asthma Inhalers


  • A single metered-dose inhaler (MDI) has a warming potential 14,000 times higher than CO₂.

  • Using one MDI is equivalent to driving 290 km.

  • Switching to a nebulizer (with equivalent dosing) can cut emissions by 75%.

  • Some Quebec hospitals reuse MDIs between patients using safety protocols:


    • Result: 30 fewer inhalers used, the emissions equivalent of 20 laps around the globe, and $10,000 in savings.


  • At discharge: prescribe soft mist inhalers. A helpful resource: inhalerguide.ca



3. Reduce Disposable Equipment Use


  • A simple gesture: eliminate exam table paper. One Quebec ED saved several kilometers of paper in a single year.

  • Also consider banning single-use thermometers.


Reusable tools become greener after just a few uses:


  • Speculums: after 9 uses

  • Pulse oximeter probes: after 3 uses

  • Video laryngoscope blades: after 7 uses


👉 In most EDs, these usage thresholds are met within a month—making reusable equipment not only ecologically sound, but also economically viable over time.


🌎 Conclusion


As healthcare professionals, we have a responsibility to treat patients without harming the planet. Implementing these small changes in our daily practice can have a real, immediate, and measurable impact.


Changing the world starts with changing the way we practice.


🩺 The Impact of Quality on Emergency Care


By Dr. Lucas Chartier, MDCM, FRCPC, DRCPSC, ABEM, MPH, MBA

Vice President, Quality & Safety; Chief of Patient Safety, University Health Network


“We all have two jobs: to do our work… and to improve our work.”

Dr. Chartier reminds us that continuous quality improvement (QI) is not an add-on—it is a core responsibility for all clinicians in the ED.



🎯 Three Pillars to Improve Patient Care

There are three main levers to influence quality in the ED:


  • Research, which generates new knowledge

  • Education, which trains the next generation

  • Quality improvement (QI), which translates knowledge into real change on the front lines



QI is becoming increasingly essential—structured, practical, and rooted in daily clinical experience.



📘 CJEM QI Primer: A Must-Read Series


Want to start your QI journey? The CJEM QI Primer is an excellent guide, broken into three key phases:


  1. Prepare – DOI: 10.1017/cem.2017.361

  2. Execute – DOI: 10.1017/cem.2017.393

  3. Evaluate – DOI: 10.1017/cem.2018.380



🛠 How to Drive Lasting Change

Drawing from change management principles (PMID: 35107806), Dr. Chartier outlines eight steps for sustainable improvement:


  1. Create urgency

  2. Build a coalition of leaders

  3. Develop a clear vision and action plan

  4. Mobilize a volunteer army

  5. Remove obstacles

  6. Achieve quick wins

  7. Sustain momentum

  8. Embed change in the culture



This model has been successfully applied in clinical settings and helps shift culture step by step.



🤝 The Power of Social Capital


“Social capital, strategic framing, and the right allies matter more than money.”


Trust, clear communication, and alliances often outperform financial resources when driving change.



In Summary:

Quality improvement isn’t just for administrators or researchers—it’s a collective mission, embedded in our everyday work. Every ED clinician has the power—and responsibility—to contribute.

 
 
 

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Palais des congrès de Montréal
May 23 - 28, 2025

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